La mise en base de données de matériaux de recherche en botanique et en écologie: Spécimens, données et métadonnées

Résumé
Le développement de grandes bases de données constitue l’une des évolutions contemporaines les plus marquantes dans les sciences des trente dernières années. Elles constituent de nouveaux supports de production, de représentation et de mise en relation des savoirs et des connaissances. Cet article vise à examiner l’enchaînement d’instruments et de dispositifs dans la configuration matérielle des bases de données et leurs conséquences sur les modalités de production des savoirs, dans deux contextes différents. Nous décrivons, dans le premier cas, le travail nécessaire à la numérisation d’un ensemble de planches d’un herbier destinées à alimenter une base transnationale de données en botanique. Dans le deuxième cas, nous décrivons le travail de documentation d’échantillons de plancton destinés à alimenter une base de données en écologie. Nous analysons les conséquences associées aux processus de mise en base de données sur le plan de la documentation des données, du caractère distribué de la production de la base de données, de l’évolution du statut des données et des enjeux de la mise en base de matériaux de recherche en lien avec l’importance du respect de la procédure et la fragilité des infrastructures. Nos analyses nous conduisent à penser les bases de données non pas comme une fin en soi, mais plutôt comme des éléments qui, de par leur fixation matérielle et les possibilités d’ordonnancement qu’elles proposent, acquièrent une certaine agentivité qui participe à l’action. En ce sens, la base de données agit comme un opérateur d’organisation du travail scientifique.

Ce contenu a été mis à jour le 28 septembre 2017 à 1 h 18 min.