Noûs – L’intelligence collective au service de la pensée critique pour contrer la désinformation

Le projet Noûs vise à mettre en place et tester une initiative pédagogique centrée sur le développement d’habiletés de la pensée critique permettant la reconnaissance et la production de contenus médiatiques fiables afin de lutter contre la désinformation. Cette initiative pédagogique consiste à concevoir un dispositif de collaboration entre enseignants, enseignantes, étudiants, étudiantes et journalistes dans le cadre du cours Philosophie et rationalité (340-MQ-101), commun à toutes les formations collégiales, afin de tirer profit de l’intelligence collective. Le projet s’inscrit dans une démarche de recherche-action intégrant, aux côtés de l’équipe de recherche, des personnes étudiantes, enseignantes et représentant des CEGEPS, ainsi que des journalistes.


Bien que la circulation amplifiée de contenus aux niveaux de fiabilité variés nécessite une plus grande éducation aux médias et à l’information, les habiletés de la pensée critique demeurent enseignées de manière partielle et non coordonnée à travers le système éducatif québécois.

Le projet Noûs – signifiant dans l’Antiquité grecque l’esprit, la raison, l’intellect – entend apporter aux enjeux de désinformation une triple solution :

1) il permettra de reprendre la main sur une vision positive de la confiance où il ne s’agit plus de traquer le faux, mais de s’assurer que les citoyens et citoyennes sont capables d’identifier le fiable, voire d’y contribuer;

2) il contrecarrera les stratégies manipulatoires reposant sur l’appel aux émotions incontrôlées et aux biais individuels en développant l’habitude de recourir à l’intelligence;

3) il renforce la cohésion sociale en permettant d’expérimenter comment la collaboration rend chacun, chacune plus autonome intellectuellement et résilient aux tentatives de manipulation.

Le projet Noûs repose sur deux composants : le cours 340-101-MQ enseigné selon une approche que nous nommons journalisme numérique collaboratif (JNC) et un réseau de collaboration entre étudiants, étudiantes, enseignants, enseignantes, journalistes et monde de la recherche soutenant cette approche. Le projet mettra à disposition l’approche JNC et le matériel pédagogique, et les rendra appropriables par tous les enseignants et enseignantes. Il concevra et expérimentera, avec les parties-prenantes, le dispositif de collaboration entre enseignants, enseignantes, étudiants, étudiantes, journalistes et l’équipe de recherche, afin d’assurer son déploiement à travers la province.
Une démarche de co-design sera déployée pour s’assurer que l’ensemble des parties-prenantes pourront exprimer leurs besoins et contraintes particulières pour s’approprier la démarche pédagogique et pour soutenir un tel réseau interorganisationnel, afin de pouvoir lutter collectivement plutôt qu’individuellement contre la désinformation.

Le projet est dirigé par Alexandre Coutant, professeur au Département de communication sociale et publique à l’UQAM (subvention FRQSC – Programme Désinformation, 2023-2025). Florence Millerand y participe à titre de cochercheure. L’équipe comprend également, à titre de cochercheurs et cochercheuses, Régis Barondeau, UQAM, Guillaume Blum, Université Laval, Mathieu Gagnon, Université de Sherbrooke, MarieEstelle Debs, Collège Bois-de-Boulogne, JeanFrançois Dubé, Cégep de Granby, et à titre de collaborateurs et collaboratrices, MarieÈve Martel, La Presse Canadienne et Université de Montréal, Philippe de Grosbois, Cégep Ahunsic.

Ce contenu a été mis à jour le 19 décembre 2023 à 15 h 31 min.